Cinq ans après que le monde et l'Autriche, stupéfaits, eurent découvert, le 27 avril 2008, l'affaire d'inceste de Josef Fritzl, qui avait séquestré sa fille pendant 24 ans dans une cave-bunker et lui avait fait sept enfants, ces derniers mènent aujourd'hui une vie apaisée à l'abri total des regards et des médias. La fille de Josef Fritzl, Elisabeth, aujourd'hui âgée de 47 ans, et ses six enfants - l'un avait été tué par le père - vivent sous de nouvelles identités dans un lieu tenu secret qu'aucun paparazzi n'est parvenu à dénicher.
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Quant à Josef Fritzl, âgé aujourd'hui de 78 ans, condamné en 2009 à la prison à perpétuité, il est également silencieux : depuis sa condamnation, il n'a accordé qu'une seule interview - en novembre 2010 au quotidien populaire allemand Bild - pour affirmer qu'il aimait sa femme, Rosemarie, avec laquelle il a eu également sept enfants, et qu'il espérait bénéficier un jour d'une permission de sortie pour la revoir. Depuis, la presse autrichienne a rapporté qu'il avait divorcé, reprochant à son épouse de ne jamais lui avoir rendu visite en prison.
Attraction médiatique
Il en est de même pour sa fille Elisabeth et leurs six enfants qui sont hostiles à tout contact avec leur père. Celui qui avait été qualifié de "Monstre d'Amstetten", le lieu du drame, à 100 km de Vienne, n'a jamais manifesté le moindre remords, ni au tribunal, ni après. À la prison de Stein, dans le nord de l'Autriche, où il purge sa peine, Josef Fritzl n'a jusqu'à présent provoqué "aucun problème notable", a indiqué la direction de la prison à la presse.
L'affaire avait éclaté au grand jour par hasard : la fille aînée de Josef et Elisabeth, Kerstin, alors âgée de 19 ans, était tombée malade et avait dû être hospitalisée. Les médecins, étant confrontés à une maladie inexplicable, avaient convoqué la mère qui, en conséquence, avait vu la lumière du jour et respiré l'air libre près de 25 ans après avoir été séquestrée et violée à maintes reprises dans la cave-bunker spécialement aménagée par son père avec beaucoup de raffinements techniques, sous la maison familiale. Confrontés aux déclarations confuses d'Elisabeth, les médecins avaient alerté la police qui avait alors découvert la cave-bunker et libéré Elisabeth ainsi que ses six enfants. Tous avaient été hospitalisés et pris en main par des psychiatres et pédagogues.
Aussitôt la nouvelle connue, journalistes, photographes et cameramen s'étaient rués à Amstetten, la petite ville devenant pendant des mois, jusqu'au procès en 2009, un centre d'attraction pour les médias. Aujourd'hui, les paparazzi ont fait chou blanc et l'intérêt médiatique se borne à savoir ce qu'il adviendra de l'immeuble des Fritzl, "la maison de l'horreur". L'avocat de Josef Fritzl, Walter Anzböck, a souligné que la vente de la maison ne pourra être conclue que si l'acquéreur s'engage à murer la cave-bunker : "Personne ne devra y avoir accès", a-t-il déclaré dans l'une de ses rares communications à la presse.
Secte
Elisabeth avait 18 ans quand, en 1984, elle avait été séquestrée et violée pour la première fois par son père. Josef Fritzl avait ensuite intégré trois des enfants dans sa famille officielle : il avait alors expliqué à sa femme, Rosemarie, que leur fille Elisabeth s'était enfuie pour rejoindre une secte et qu'un jour elle avait ramené ses trois enfants à Amstetten et les avait abandonnés à la porte de la maison familiale. Et, à la stupeur générale après la découverte de la monstrueuse affaire, cette fable avait tenu pendant près d'un quart de siècle, ni son épouse ni leurs voisins ne soupçonnant quoi que ce soit.
Aujourd'hui, le silence autour de cette affaire contraste avec le remue-ménage permanent autour de l'affaire Natascha Kampusch, enlevée par un homme à l'âge de dix ans et séquestrée de 1998 à 2006, avant de réussir à s'échapper. Ainsi, pas plus tard que le 15 avril, la justice autrichienne, après avoir requis l'aide du FBI américain et de la Police fédérale allemande (BKA), avait publié un rapport confirmant que le ravisseur, Wolfgang Prikopil, avait bien agi seul.